Il y a quelques semaines, un confrère blogueur, Freaky Whisky demandait quelle devrait être sa prochaine dégustation. Je lui ai suggéré un bourbon et il m’a référé à une liste sur son site où l’on pouvait voir les produits en attente de dégustation. Un whisky m’a tout de suite sauté aux yeux : Le Confederation Oak de la marque Forty Creek. J’avais aussi ce produit en réserve et, malgré mon penchant plus marqué pour les rhums, j’aime bien déguster un whisky canadien ou un bourbon à l’occasion et en particulier le Confederation Oak. J’ai donc proposé à Freaky Whisky de faire une critique chacun de notre côté et de publier nos résultats en même temps. Encore mieux, notre confrère blogueur JFPilon de whiskyplus.ca a capté notre conversation et a demandé à se joindre à nous en tant que troisième mousquetaire dans cette aventure. Belle épopée! Avec ces deux comparses d’expérience, j’ai intérêt à déguster comme il faut. (Liens au bas de l’article)
Forty Creek Whisky est une marque de whisky canadien produite par Kittling Ridge Distillery en Ontario. John K. Hall est le maître d’oeuvre. Vignoble de profession, M. Hall avait besoin de nouveaux défis et c’est vers les spiritueux qu’il se tourna. Il utilisa son passé de producteur de vin pour amener une touche particulière à ses produits. Plutôt que de distiller un mélange de grains (seigle, orge, maïs) qui est fermenté en un tout, John K. Hall produit un liquide distinct pour chaque céréale. Ces trois distillations sont vieillies séparément et ensuite mélangées à son goût pour subir ensuite une maturation finale.
Concernant le Confederation Oak, une particularité supplémentaire est ce whisky est vieillis en fûts de chêne canadien. Non loin de la distillerie, une forêt est entretenue activement et M. Hall eut connaissance que de vieux chênes allaient être coupés pour faire place aux nouveaux arbres en croissance. Ces chênes, d’après leurs diamètres, avaient environ 150 ans et dataient donc de La Confédération canadienne. Il décida d’acheter ces chênes pour les faire transformer en fût et pouvoir comparer les résultats du vieillissement par rapport au chêne américain qui domine le marché d’Amérique du nord. Donc voilà, une distillation et un vieillissement séparé d’orge, de seigle et de maïs et une maturation en fûts de chêne canadiens. Ça me semble un bon point de départ pour avoir un produit distinctif.
Au départ, on voit que M. Hall porte une grande attention à la présentation de son produit. La bouteille est de style différent de tous les autres produits que j’ai vu et vient dans une boîte. Il ajoute une touche d’authenticité en numérotant les bouteilles. Je sors mon Glencairn, j’ai hâte de goûter. Le whisky est clair et d’une teinte dorée jaune, presque la couleur d’une bière. À la première orbite du verre, le liquide colle partout sur le verre et semble vouloir rester en place. Finalement apparaissent de belles coulisses. Au nez, c’est tout de suite la vanille qui domine, ensuite viennent des noix, des fruits et des parfums d’épices, muscade entre autre. Les vapeurs sont douces et n’agressent pas le nez comme un bourbon pourrait le faire par exemple.
En bouche, la texture est plutôt huileuse. On sent le liquide envahir la bouche et tapisser tous les recoins des fameuses épices que j’ai pu sentir en préliminaires. Explosion d’épices, muscade et cannelle, de noix et de vanille, petite touche fruitée rappelant le nez de tantôt. En finale, retour de noix, des pacanes. Suit la céréale légèrement sucrée, la revanche du maïs sur l’explosion de seigle du départ. Finale douce d’orge, car il reste un petit goût dans la bouche me rappelant une bière bien maltée.
J’ai la chance d’avoir les quatre produits Forty Creek actuellement disponibles dans ma réserve. Je trouve que le Confederation Oak ressemble au Double Barrel (seul disponible au Québec) mais en plus raffiné. J’aurais de la difficulté à choisir entre le John’s Private Cask No.1 et lui mais, s’il fallait sauter en parachute sur la fameuse île déserte à cet instant, je le ferais avec la caisse de Confederation Oak. Mon préféré des whiskys canadiens.
Lisez la critique de JFPilon sur whiskyplus.ca
Lisez la critique de Freaky Whisky ici